KIGALI, Rwanda, processus d'urbanisation : relation entre la dynamique spatiale et démographique : Différence entre versions

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La pression démographique face à la faiblesse structurelle des institutions publiques en matière de planification urbaine durable constitue un facteur bouleversant la physionomie des villes à travers la densification et l’étalement considérable des quartiers - spontanés - comblant des zones tampons et périphériques. Dans la ville de Kigali, l’ampleur de cette problématique qui persiste actuellement a été considérable depuis l’indépendance du Rwanda en 1962 quand l’effort d’urbanisation formelle commença à se heurter à des vagues migratoires internes des populations.  
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La pression démographique face à la faiblesse structurelle des institutions publiques en matière de planification urbaine durable constitue un facteur bouleversant la physionomie des villes à travers la densification et l’étalement considérable des quartiers - spontanés - comblant des zones tampons et périphériques.  
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Dans la ville de Kigali, l’ampleur de cette problématique qui persiste actuellement a été considérable depuis l’indépendance du Rwanda en 1962 quand l’effort d’urbanisation formelle commença à se heurter à des vagues migratoires internes des populations.  
  
 
Cette étude analyse l’impact de la croissance de la population sur l’extension et l’occupation de l’espace urbain, la dynamique d’urbanisation à la fois formelle et informelle qui a caractérisé cette ville à tel point que plus de 70% de ses quartiers sont spontanés ou « Akajagari ». Les différentes reformes administratives ont été faites pour structurer l’habitat de Kigali face à la pression démographique. La forte croissance de la ville date de 1962. L’autorité coloniale avait essayé de contrôler la croissance urbaine désordonnée. La première République et la deuxième République n’ont pas pu maîtriser le mouvement d’exode rural qui fut intense. Depuis 1990 la ville s’accroît continuellement.
 
Cette étude analyse l’impact de la croissance de la population sur l’extension et l’occupation de l’espace urbain, la dynamique d’urbanisation à la fois formelle et informelle qui a caractérisé cette ville à tel point que plus de 70% de ses quartiers sont spontanés ou « Akajagari ». Les différentes reformes administratives ont été faites pour structurer l’habitat de Kigali face à la pression démographique. La forte croissance de la ville date de 1962. L’autorité coloniale avait essayé de contrôler la croissance urbaine désordonnée. La première République et la deuxième République n’ont pas pu maîtriser le mouvement d’exode rural qui fut intense. Depuis 1990 la ville s’accroît continuellement.
 
   
 
   
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'''Kigali de 1990 à nos jours'''
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La guerre de 1990 et le génocide de 1994 ont causé une perte des vies humaines et l’exil massif des gens vers les pays frontaliers de façon que la population urbaine de Kigali était estimée à près de 50.000 habitants en 1994. Après la guerre, la population se multiplia très vite. Les deux recensements de 1991 et 2002 font constater que la population a plus que doublé en l'espace de 11 ans passant de 235.664 à 608.141 habitants, soit une augmentation de 158%. Cette croissance continua pour atteindre 923.176 en 2006 (HERA-SHER 2006) et actuellement elle est évaluée à un million.
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== '''Kigali de 1990 à nos jours:'''''Texte italique'' ==
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'''Croissance démographique de Kigali'''
La guerre de 1990 et le génocide de 1994 ont causé une perte des vies humaines et l’exil massif des gens vers les pays frontaliers de façon que la population urbaine de Kigali était estimée à près de 50.000 habitants en 1994. Après la guerre, la population se multiplia très vite. Les deux recensements de 1991 et 2002 font constater que la population a plus que doublé en l'espace de 11 ans passant de 235.664 à 608.141 habitants, soit une augmentation de 158%. Cette croissance continua pour atteindre 923.176 en 2006 (HERA-SHER 2006) et actuellement elle est évaluée à un million.
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L’augmentation rapide de la population s'explique surtout par la sécurité relative qu'offrait cette ville pendant et après les évènements de guerre. En 1993, la guerre a poussé près de 600.000 déplacés à fuir et une bonne partie se dirigea vers la capitale. Après la guerre, les rapatriements massifs des réfugiés en 1994 et 1996 ont versé une partie importante de la population dans les villes et Kigali était la destination privilégiée. La guerre des infiltrés au nord du pays de 1997 à 2000 et le règlement des comptes de la période post-conflit ont alimenté la ville de Kigali des migrants pour des raisons de sécurité. Egalement, de nombreuses opportunités d'emploi, de commerce et de formation qu'offre la ville de Kigali par rapport à d’autres villes sont aussi à l’origine de l’exode rural d’une ampleur considérable.
  
== '''Croissance démographique de Kigali:'''''Texte italique'' ==
 
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L’augmentation rapide de la population s'explique surtout par la sécurité relative qu'offrait cette ville pendant et après les évènements de guerre. En 1993, la guerre a poussé près de 600.000 déplacés à fuir et une bonne partie se dirigea vers la capitale. Après la guerre, les rapatriements massifs des réfugiés en 1994 et 1996 ont versé une partie importante de la population dans les villes et Kigali était la destination privilégiée. La guerre des infiltrés au nord du pays de 1997 à 2000 et le règlement des comptes de la période post-conflit ont alimenté la ville de Kigali des migrants pour des raisons de sécurité. Egalement, de nombreuses opportunités d'emploi, de commerce et de formation qu'offre la ville de Kigali par rapport à d’autres villes sont aussi à l’origine de l’exode rural d’une ampleur considérable.
 
  
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'''Croissance spatiale de Kigali'''
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== '''Croissance spatiale de Kigali :'''''Texte italique'' ==
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Cette explosion démographique enregistrée dans une courte durée a  sensiblement perturbé l’occupation de l’espace rendant nécessaire une redéfinition des limites urbaines et son extension en 2000 sur 314km2 (réforme de 2000) et sur 730km2, ses limites actuelles (réforme de 2005).
Cette explosion démographique enregistrée dans une courte durée a  sensiblement perturbé l’occupation de l’espace rendant nécessaire une redéfinition des limites urbaines et son extension en 2000 sur 314km2 (réforme de 2000) et sur 730km2, ses limites actuelles (réforme de 2005).
 
  
 
En effet, la question cruciale d’après-guerre fut d’abord la réinstallation des réfugiés. Des sites de Kibagabaga, Gisozi, Kagarama, Kimironko, Gikondo, Gacuriro, Kimihurura, et Nyandungu ont été lotis à cet effet et en même temps d’autres lotissements pour l’habitat de haut et moyen standing eurent lieu. C’est le cas des quartiers modernes de Nyarutarama, Gasave, Gacuriro etc. Au même moment beaucoup de gens, sans se conformer au plan directeur, construisaient anarchiquement leurs propres maisons presque partout dans la ville. Ce fut une phase remarquable de la densification des quartiers existants, du développement des quartiers populaires même aux alentours des quartiers modernes, sur les pentes fortes de Gatsata et Kimisagara, et même dans les zones agricoles périphériques de la ville comme Ndera, Masaka, Kabuye, Kinyinya, Butamwa, Gahanga, Rebero etc.
 
En effet, la question cruciale d’après-guerre fut d’abord la réinstallation des réfugiés. Des sites de Kibagabaga, Gisozi, Kagarama, Kimironko, Gikondo, Gacuriro, Kimihurura, et Nyandungu ont été lotis à cet effet et en même temps d’autres lotissements pour l’habitat de haut et moyen standing eurent lieu. C’est le cas des quartiers modernes de Nyarutarama, Gasave, Gacuriro etc. Au même moment beaucoup de gens, sans se conformer au plan directeur, construisaient anarchiquement leurs propres maisons presque partout dans la ville. Ce fut une phase remarquable de la densification des quartiers existants, du développement des quartiers populaires même aux alentours des quartiers modernes, sur les pentes fortes de Gatsata et Kimisagara, et même dans les zones agricoles périphériques de la ville comme Ndera, Masaka, Kabuye, Kinyinya, Butamwa, Gahanga, Rebero etc.
  
Contribution des migrations internes à la croissance de Kigali: Compte tenu des fonctions qu’elle concentre et son statut de ville-capitale Kigali est depuis longtemps le lieu le plus préféré d’installation des migrants. Déjà en 1990, la ville de Kigali concentrait à elle seule 61% de la population urbaine du pays, 30% des fonctionnaires du secteur public, 75% des dépôts bancaires, 60% des voitures et camions, 52 % des lignes téléphoniques gouvernementales, 76% des postes téléphoniques privés et 60% des entreprises industrielles (Nduwayezu J-D, 1990). Cette tendance de macrocéphalie s’accroît régulièrement. En 2007, Kigali abritait 44% des fonctionnaires du secteur public et regroupait plus de 50% du commerce de gros et la quasi-totalité des activités industrielles (plus de 70%) (MININFRA, 2007). En 2008, Kigali abritait 4 des 6 institutions publiques d’enseignement supérieur du pays (Gahama J. 2008). A la fin des études la majorité des lauréats universitaires restent ou s’orientent à Kigali pour des raisons d’emploi.
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'''Contribution des migrations internes à la croissance de Kigali'''
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Compte tenu des fonctions qu’elle concentre et son statut de ville-capitale Kigali est depuis longtemps le lieu le plus préféré d’installation des migrants. Déjà en 1990, la ville de Kigali concentrait à elle seule 61% de la population urbaine du pays, 30% des fonctionnaires du secteur public, 75% des dépôts bancaires, 60% des voitures et camions, 52 % des lignes téléphoniques gouvernementales, 76% des postes téléphoniques privés et 60% des entreprises industrielles (Nduwayezu J-D, 1990).  
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Cette tendance de macrocéphalie s’accroît régulièrement. En 2007, Kigali abritait 44% des fonctionnaires du secteur public et regroupait plus de 50% du commerce de gros et la quasi-totalité des activités industrielles (plus de 70%) (MININFRA, 2007). En 2008, Kigali abritait 4 des 6 institutions publiques d’enseignement supérieur du pays (Gahama J. 2008). A la fin des études la majorité des lauréats universitaires restent ou s’orientent à Kigali pour des raisons d’emploi.
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Force est de constater que dans son processus d’urbanisation Kigali a été marqué par deux grands défis : les immigrants qui investirent dans des constructions anarchiques moins chères et les mesures restrictives en matière d’habitat urbain qui poussèrent les gens à se diriger vers les zones périphériques où la régulation est moins stricte et/ou autonome. L’enjeu, est que, à chaque réforme administrative, ces périphéries occupées spontanément furent intégrées dans la circonscription urbaine.  
  
Force est de constater que dans son processus d’urbanisation Kigali a été marqué par deux grands défis : les immigrants qui investirent dans des constructions anarchiques moins chères et les mesures restrictives en matière d’habitat urbain qui poussèrent les gens à se diriger vers les zones périphériques où la régulation est moins stricte et/ou autonome. L’enjeu, est que, à chaque réforme administrative, ces périphéries occupées spontanément furent intégrées dans la circonscription urbaine. Cependant, non seulement dans la périphérie, même au sein de la ville l’habitat spontané n’a cessé de proliférer. Pas mal de maisons étaient détruites mettant ainsi en antagonisme la population et le pouvoir public mais, malgré tout, un jour suffisait pour voir une construction achevée. Il en résulte un modèle d’urbanisation caractérisée par des quartiers modernes relativement bien équipés abritant des riches qui côtoient des quartiers spontanés où se concentrent des populations à faible revenu.
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Cependant, non seulement dans la périphérie, même au sein de la ville l’habitat spontané n’a cessé de proliférer. Pas mal de maisons étaient détruites mettant ainsi en antagonisme la population et le pouvoir public mais, malgré tout, un jour suffisait pour voir une construction achevée. Il en résulte un modèle d’urbanisation caractérisée par des quartiers modernes relativement bien équipés abritant des riches qui côtoient des quartiers spontanés où se concentrent des populations à faible revenu.
  
 
Depuis 2007 la ville est en cours de modernisation dans une visée de maîtriser les problèmes d’urbanisation mais surtout de faire de Kigali une ville compétitive et attractive de classe internationale et offrant un environnement sûr et propice à l’investissement (City of Kigali, 2002). Il reste à voir si, contrairement aux périodes précédentes, les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets.
 
Depuis 2007 la ville est en cours de modernisation dans une visée de maîtriser les problèmes d’urbanisation mais surtout de faire de Kigali une ville compétitive et attractive de classe internationale et offrant un environnement sûr et propice à l’investissement (City of Kigali, 2002). Il reste à voir si, contrairement aux périodes précédentes, les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets.
  
Communication pour la chaire Quetelet 2011  «Urbanisation, migrations internes et comportements démographiques ». Vincent Manirakiza1
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'''Communication pour la chaire Quetelet 2011  «Urbanisation, migrations internes et comportements démographiques ». Vincent Manirakiza1'''
  
 
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Version du 15 février 2018 à 23:41

La pression démographique face à la faiblesse structurelle des institutions publiques en matière de planification urbaine durable constitue un facteur bouleversant la physionomie des villes à travers la densification et l’étalement considérable des quartiers - spontanés - comblant des zones tampons et périphériques.

Dans la ville de Kigali, l’ampleur de cette problématique qui persiste actuellement a été considérable depuis l’indépendance du Rwanda en 1962 quand l’effort d’urbanisation formelle commença à se heurter à des vagues migratoires internes des populations.

Cette étude analyse l’impact de la croissance de la population sur l’extension et l’occupation de l’espace urbain, la dynamique d’urbanisation à la fois formelle et informelle qui a caractérisé cette ville à tel point que plus de 70% de ses quartiers sont spontanés ou « Akajagari ». Les différentes reformes administratives ont été faites pour structurer l’habitat de Kigali face à la pression démographique. La forte croissance de la ville date de 1962. L’autorité coloniale avait essayé de contrôler la croissance urbaine désordonnée. La première République et la deuxième République n’ont pas pu maîtriser le mouvement d’exode rural qui fut intense. Depuis 1990 la ville s’accroît continuellement.

Kigali de 1990 à nos jours


La guerre de 1990 et le génocide de 1994 ont causé une perte des vies humaines et l’exil massif des gens vers les pays frontaliers de façon que la population urbaine de Kigali était estimée à près de 50.000 habitants en 1994. Après la guerre, la population se multiplia très vite. Les deux recensements de 1991 et 2002 font constater que la population a plus que doublé en l'espace de 11 ans passant de 235.664 à 608.141 habitants, soit une augmentation de 158%. Cette croissance continua pour atteindre 923.176 en 2006 (HERA-SHER 2006) et actuellement elle est évaluée à un million.


Croissance démographique de Kigali


L’augmentation rapide de la population s'explique surtout par la sécurité relative qu'offrait cette ville pendant et après les évènements de guerre. En 1993, la guerre a poussé près de 600.000 déplacés à fuir et une bonne partie se dirigea vers la capitale. Après la guerre, les rapatriements massifs des réfugiés en 1994 et 1996 ont versé une partie importante de la population dans les villes et Kigali était la destination privilégiée. La guerre des infiltrés au nord du pays de 1997 à 2000 et le règlement des comptes de la période post-conflit ont alimenté la ville de Kigali des migrants pour des raisons de sécurité. Egalement, de nombreuses opportunités d'emploi, de commerce et de formation qu'offre la ville de Kigali par rapport à d’autres villes sont aussi à l’origine de l’exode rural d’une ampleur considérable.


Croissance spatiale de Kigali


Cette explosion démographique enregistrée dans une courte durée a sensiblement perturbé l’occupation de l’espace rendant nécessaire une redéfinition des limites urbaines et son extension en 2000 sur 314km2 (réforme de 2000) et sur 730km2, ses limites actuelles (réforme de 2005).

En effet, la question cruciale d’après-guerre fut d’abord la réinstallation des réfugiés. Des sites de Kibagabaga, Gisozi, Kagarama, Kimironko, Gikondo, Gacuriro, Kimihurura, et Nyandungu ont été lotis à cet effet et en même temps d’autres lotissements pour l’habitat de haut et moyen standing eurent lieu. C’est le cas des quartiers modernes de Nyarutarama, Gasave, Gacuriro etc. Au même moment beaucoup de gens, sans se conformer au plan directeur, construisaient anarchiquement leurs propres maisons presque partout dans la ville. Ce fut une phase remarquable de la densification des quartiers existants, du développement des quartiers populaires même aux alentours des quartiers modernes, sur les pentes fortes de Gatsata et Kimisagara, et même dans les zones agricoles périphériques de la ville comme Ndera, Masaka, Kabuye, Kinyinya, Butamwa, Gahanga, Rebero etc.

Contribution des migrations internes à la croissance de Kigali


Compte tenu des fonctions qu’elle concentre et son statut de ville-capitale Kigali est depuis longtemps le lieu le plus préféré d’installation des migrants. Déjà en 1990, la ville de Kigali concentrait à elle seule 61% de la population urbaine du pays, 30% des fonctionnaires du secteur public, 75% des dépôts bancaires, 60% des voitures et camions, 52 % des lignes téléphoniques gouvernementales, 76% des postes téléphoniques privés et 60% des entreprises industrielles (Nduwayezu J-D, 1990).

Cette tendance de macrocéphalie s’accroît régulièrement. En 2007, Kigali abritait 44% des fonctionnaires du secteur public et regroupait plus de 50% du commerce de gros et la quasi-totalité des activités industrielles (plus de 70%) (MININFRA, 2007). En 2008, Kigali abritait 4 des 6 institutions publiques d’enseignement supérieur du pays (Gahama J. 2008). A la fin des études la majorité des lauréats universitaires restent ou s’orientent à Kigali pour des raisons d’emploi.

Force est de constater que dans son processus d’urbanisation Kigali a été marqué par deux grands défis : les immigrants qui investirent dans des constructions anarchiques moins chères et les mesures restrictives en matière d’habitat urbain qui poussèrent les gens à se diriger vers les zones périphériques où la régulation est moins stricte et/ou autonome. L’enjeu, est que, à chaque réforme administrative, ces périphéries occupées spontanément furent intégrées dans la circonscription urbaine.

Cependant, non seulement dans la périphérie, même au sein de la ville l’habitat spontané n’a cessé de proliférer. Pas mal de maisons étaient détruites mettant ainsi en antagonisme la population et le pouvoir public mais, malgré tout, un jour suffisait pour voir une construction achevée. Il en résulte un modèle d’urbanisation caractérisée par des quartiers modernes relativement bien équipés abritant des riches qui côtoient des quartiers spontanés où se concentrent des populations à faible revenu.

Depuis 2007 la ville est en cours de modernisation dans une visée de maîtriser les problèmes d’urbanisation mais surtout de faire de Kigali une ville compétitive et attractive de classe internationale et offrant un environnement sûr et propice à l’investissement (City of Kigali, 2002). Il reste à voir si, contrairement aux périodes précédentes, les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets.

Communication pour la chaire Quetelet 2011 «Urbanisation, migrations internes et comportements démographiques ». Vincent Manirakiza1